Les contempteurs de Trump lui reprochent de remettre en cause l’article 5 de la charte de l’OTAN stipulant qu’une attaque contre un des membres de l’Alliance serait considéré sur le champ comme une attaque contre l’ensemble de ses membres. C’est le principe même de l’Alliance Atlantique qui est remis en cause. Ce n’est pas la première fois que l’ex-président s’en prend à elle. Déjà en 2000, dans son livre The America we deserve (« L’Amérique que nous méritons »), il écrivait que les États-Unis ne devaient pas s’engager dans les conflits d’Europe de l’Est, considérant qu’ils ne valaient ni le sacrifice de vies américaines, ni la dépense de millions de dollars par an. Son hostilité à l’Alliance vient du fait qu’il la considère comme une assurance gratuite à des pays qui ne respectent pas leur engagement.
Les contributions servent à financer le fonctionnement de l’Alliance, son commandement militaire permanent, ses infrastructures comme les bases aériennes ou navales, et le cas échéant, les opérations militaires. Leur niveau est fixé tous les deux ans par le conseil de l’OTAN. En théorie, elles doivent représenter 2% du PIB de chaque pays. Dans les faits, peu de pays respectent cette règle, se plaçant de facto sous dépendance militaire américaine. En 2022, selon le rapport annuel de l’OTAN, seuls sept pays respectaient l’engagement, la plupart à l’Est. Le premier d’entre eux, la Pologne, y a consacré en 2023 3,9% de son PIB.
Les Européens, des mauvais payeurs depuis 1949
Les contributions des États-Unis sont de loin les premières. Sur l’ensemble de l’histoire de l’Alliance Atlantique, ils ont participé à 50% des dépenses globale. En réalité, Trump n’est pas du tout le premier responsable américain à soulever la question. Dès les années 70, les Américains reprochaient déjà aux Européens d’être de mauvais payeurs. Cette critique a été reprise par Robert Gates, secrétaire d’État à la défense sous Bush Junior, et même par Barack Obama.
Cette sortie s’inscrit dans la ligne diplomatique isolationniste que défend le candidat républicain. Lundi 12 février, comme l’indique la Dépêche, Trump est revenu sur ses propos via son réseau Truth Social : « J’ai rendu l’OTAN forte, et ça, même les démocrates de la gauche radicale et les faux républicains l’admettent (…) Lorsque j’ai dit aux 20 pays qui ne payaient pas leur juste part qu’ils devaient payer, sans quoi ils ne bénéficieraient pas de la protection américaine, l’argent a coulé à flots (…) Mais maintenant que je ne suis plus là pour dire « vous devez payer », voilà qu’ils recommencent ».
Consulter les autres articles sur la politique internationale.