Le 11 septembre, dans le quartier du Pont de Neuville à Tourcoing, un policier de la brigade anticriminalité (BAC) intervient pour un vol de trottinette accompagné de chantage et de harcèlement sur un adolescent. Au moment de l’interpellation, une bande lui tombe dessus : roué de coups au sol, il finit avec le nez cassé, une dent pétée et de multiples contusions au visage. Ses collègues l’extirpent in extremis. La vidéo, diffusée sur les réseaux, choque et mobilise immédiatement les autorités.
Cinq individus, dont un mineur, sont interpellés et mis en examen trois jours après les faits pour violences en réunion sur agent dépositaire de l’autorité publique. Trois majeurs sortent de garde à vue sans entraves. Mercredi soir, les deux derniers – un majeur de 19 ans et un mineur – passent devant le juge des libertés. À l’issue de débats contradictoires, ils obtiennent la liberté sous contrôle judiciaire strict : interdiction de contact avec les victimes ou co-accusés, de se rendre à Tourcoing, obligation d’emploi ou formation, et pour le mineur, un possible placement en centre éducatif fermé. Le parquet de Lille fait appel pour le majeur.
Retailleau dit « comprendre l’incompréhension des policiers »
Interrogé jeudi matin sur CNews, Bruno Retailleau exprime sa solidarité : « Je comprends l’incompréhension d’un certain nombre de policiers. Si on veut stopper ces lynchages qui se multiplient, il faut que la justice soit la plus ferme possible. » Il dénonce un « ensauvagement » récurrent, comme lors des violences du 10 septembre, et appelle à des moyens juridiques renforcés. Une position qui fait écho à celle de Gérald Darmanin, qui avait promis des peines minimales pour les agresseurs de forces de l’ordre.
« Le message renvoyé est dingue ! Lyncher un policier ne coûte presque rien », tonne Yohan Maras, délégué d’Alliance au Figaro. Le syndicat dénonce un « abandon scandaleux » et réclame au Premier ministre Sébastien Lecornu de trancher sur la proposition de loi Darmanin. Dès vendredi midi, une « mobilisation massive » est lancée au commissariat de Tourcoing pour soutenir la victime. Dans un communiqué rageur, les policiers accusent : « Les ministres promettent la fermeté, mais les décisions judiciaires disent l’inverse. » Un ras-le-bol qui risque de s’amplifier.
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